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QUELQUES REPERES HISTORIQUES

L'avènement de la République quand JOSE a officiellement, treize ans s'explique par l'histoire instable et difficile qui fut celle de l'ESPAGNE. Surtout à partir de la fin du XIXe siècle avec sa défaite en 1898 et la perte de sa dernière possession CUBA, qui marque la fin de son influence coloniale sud américaine. La montée en puissance des régionalismes basque le plus récent et catalan, le plus ancien ajoute au désarroi institutionnel.

Pourtant l'ESPAGNE fut, à une période de son histoire, une nation, conquérante qui comptait énormément dans toute politique européenne à l'époque de la monarchie absolue du XVIIe et du XVIIIe siècle, l'âge d'or de l'ESPAGNE comme le qualifie l'histoire.

Le XIXe siècle est caractérisé par un déclin accentué, frappé du sceau de la nostalgie très profonde de la puissance royale et catholique passée dans une partie de l'armée, du clergé et de la bourgeoisie.

Le XXe siècle concentre les crises qui atteignent un maximum avec les difficultés du Front populaire élu démocratiquement et qui débouchent sur une guerre civile qui oppose la deuxième République proclamée en 1931 aux nationalistes emmenés par FRANCO. Avec l'avènement du franquisme victorieux c'est l'une des pires chapes de plomb de toute son histoire moderne qui recouvre l'ESPAGNE. Le parallélisme peut d'ailleurs être fait avec son voisin, le Portugal et l'avènement d'un autre dictateur SALAZAR. A la fin de l'ère franquiste, à partir de 1960, l'ESPAGNE réagit et dés le lendemain de la mort du dictateur amorce et réussit un surprenant redressement économique et démocratique dans le cadre d'une monarchie constitutionnelle dont l'attitude éclairée était assez inattendue. L'ESPAGNE en vingt ans devient l'égal de tous les autres pays européens et elle retrouve alors sa place, à part entière, dans la construction de l'Europe.

Quelques faits marquants du XIXe siècle et du début du XXe siècle sont à souligner pour mieux comprendre ce qui s'est noué de 1931 à 1939. En particulier il ne faut pas oublier que de 1808 à 1813 la guérilla intensive du peuple espagnol sauve sa monarchie et met en échec la tentative de subordination de l'ESPAGNE à la France menée par Napoléon Bonaparte. GOYA immortalisa cette époque dans des peintures et dessins maintenant très célèbres.

La défaite Napoléonienne affaiblit les idées de progrès de la révolution Française qui en ESPAGNE comme en Allemagne avait au début soulevé un espoir de liberté. Malgré tout une monarchie constitutionnelle contrôlée par une assemblée législative, les Cortés, fut adoptée au plan des principes en 1814. En fait l'absolutisme monarchique perdure mais s'effiloche malgré les efforts de ses partisans, les carlistes ( du nom d'un frère du roi Charles V ). De 1814 à 1875 se multiplient les coups d'état - les pronum ciamientos menés par des officiers de l'armée acquis à des idées libérales. C'est ainsi qu'en 1836 la propriété ecclésiastique est démantelée pour être redistribuée. La royauté est dominée par le règne de la reine Isabelle II qui s'étend de 1833 à 1904 et qui se termine complètement discrédité. Le 11 février 1873 une première république fédéraliste est instaurée mais elle est éphémère. En 1874 un pronunciamiento rétablit la royauté avec l'accès au trône d'un bourbon, Alphonse XII. La monarchie est constitutionnelle. Dans ce cadre s'affrontent traditionalistes, défenseurs d'un état confessionnel et autoritaire, et libéraux, partisans de concepts de démocratie. A la suite des défaites coloniales de 1898 le régionalisme prend son essor. La classe ouvrière bien que très peu nombreuse s'organise à partir de 1879-1880. Elle devient par les organisations qu'elle met en place, parti politique et syndicat, une force active au point que LENINE avait vu, dans ce prolétariat espagnol fortement politisé, la possibilité d'une première révolution européenne socialiste pouvant être victorieuse. Finalement le divorce est présent dés le début du XXe siècle entre une ESPAGNE rouge farouchement anticléricale avec la Catalogne, l'Aragon, l'Andalousie, la nouvelle Castille, les pays du soleil levant et une ESPAGNE noire avec la vieille Castille, la Navarre et le pays Basque très attachée au catholicisme. Ce qui fait dire à un historien espagnol que tous les espagnols courent après l'église, les uns avec un cierge, les autres avec un bâton'' ( J. ORTEGA Y GASSET cité par A. DULPHY ). Mais l'inertie économique et sociale reste si grande que l'ESPAGNE même en échappant à la première guerre mondiale ne parvient pas au modernisme qu'elle souhaite. Le peuple reste très pauvre, la grande misère est présente dans le monde rural et les villes. Des révoltes éclatent qui conduisent à d'éphémères républiques bolcheviques et collectivistes en Andalousie entre 1917 et 1921.

Tous les soulèvements populaires sont brutalement réprimés. En résumé, en 1931 alors que JOSE est adolescent, l'ESPAGNE montre une société de classes aux éléments divers capables de s'opposer farouchement. La violence a été et reste une constante. Violence avec les guerres coloniales, les prises de pouvoir politique, violence répressive à l'égard du peuple, violence exercée par le peuple lui-même dans ses mouvements de révolte. Pourtant cette société amène pacifiquement le roi Bourbon Alphonse XII totalement déconsidéré à abdiquer et à partir en exil en 1931 en France. La deuxième république est alors proclamée et prend la place d'une monarchie sans avenir immédiat. Toujours pour mieux comprendre l'itinéraire de JOSE ARESTE les principales composantes en 1931 de la société espagnole doivent être évoquées, sommairement en relation avec quelques aspects majeurs traits de l'histoire courte mais compliquée et tragique de la République espagnole.

Des destins qui se croisent par delà les frontières