Résister au fascisme

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JOSE au camp de la mort de Mauthausen

Mauthausen, dans le Tyrol autrichien est un de ces immenses camps d'extermination où se côtoient français, espagnols, russes, yougoslaves, communistes Allemands - Tsiganes -... que rassemble leur combat contre l'ennemi fasciste.

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le numéro matricule qui fut tatoué sur l'avant-bras de José par les nazis

Un livre D'ETIENNE et PAUL LE CAËR "K.L. Mauthausen" - les cicatrices de la mémoire- éditions Heimdal - 1996 - en décrit l'univers terrifiant. JOSE y sera détenu pendant quatre ans et demi. Des années pendant lesquelles toute sa volonté se concentre dans la lutte pour survivre. Pour survivre il faut rester homme et bénéficier d'une santé robuste. MAUTHAUSEN est une énorme forteresse avec baraques, four crématoire, chambre à gaz pour environ cent personnes, carrés des exécutions. Une foule de S.S. à tête de mort "conditionnés à tuer comme des chiens à mordre" (GERMAINE TILLON - La traversée du mal Entretien avec JEAN LACOUTURE - édit - arlea - 1997) encadre les détenus avec la plus extrême sauvagerie.


déportés, même les enfants....
n'oublions jamais.

Autour du camp des réseaux de barbelés électrifiés et à proximité une vaste carrière d'exploitation de la pierre avec un immense escalier de trois cents marches. A la carrière sont affectes la plupart des espagnols, JOSE en garde un souvenir précis : il gravit sept fois par jour l'escalier avec à chaque montée 50 kilos de roches sur le dos. On ne peut même pas s'imaginer ce que c'est que de faire de tels efforts alors que le manque de nourriture, de sommeil, de soins sont permanents. La brutalité, les sévices de toutes sortes sont quotidiens. Assommés de coups, d'ordres aboyés, d'efforts incessants, le ventre vide, la mort est de tous les instants. Le four crématoire ne cesse jamais de fonctionner et avale quantité de victimes des mauvais traitements et de nombreuses exécutions. Victimes dont le compte est tenu par les bourreaux.

 

JOSE tient, grâce à sa résistance physique et à son opiniâtreté à ne pas se laisser gagner par de quelconques regrets. Sa résolution à se battre, même enfermé contre le fascisme, reste intacte. Mais les experiences médicales auxquelles il est soumis régulierement et les conditions de privations extremes physiques et morales pendant 4 années et demi lui feront même ne plus se souvenir de sa date precise de naissance. Dans les camps de concentration la lutte contre les nazis est dans le fonctionnement très difficile mais très efficace d'une organisation clandestine des déportés dont les responsables sont désignés démocratiquement et les consignes appliqués rigoureusement. Beaucoup de ces responsables avaient déjà, lorsqu'ils étaient libre, une activité militante politique ou syndicale reconnue. Grâce à cette organisation clandestine JOSE connaît le déroulement de la guerre. La victoire de l'armée soviétique à Stalingrad soulève un immense espoir et le débarquement des alliés plus tard renforce les déportés dans leur conviction de lutte et de vaincre à leur tour leurs bourreaux, définitivement. Le camp est libéré par les forces américaines auxquelles s'est adjointe la résistance intérieure du camp. Mais jusqu'aux derniers mois les S.S. ont sévi . L'état major du camps sera néanmoins fait prisonnier, malgré les tentatives des uns et des autres de s'échapper en se camouflant. Le haut responsable du camp sera traduit en justice tout comme les autres officiers et sous officiers. Il sera exécuté.

JOSE libre est chargé avec d'autres de ses camarades par la résistance intérieure du camp de l'alimentation des trois mille personnes qui n'ont pas été évacuées vers d'autres lieux par les S.S. et qui vont attendre d'être acheminés vers leurs patries respectives. JOSE a réussi à se procurer un camion qui lui permet de collecter dans les fermes des alentours le lait et les pommes de terre dont le camps a un besoin urgent. JOSE se souvient encore des difficultés qu'il a avec les soldats américains qui exigent des laisser passer à tous les endroits stratégiques qu'ils gardent.

José et ses camarades espagnols aprés la libération de Mauthausen-Ebensée

Mais le souvenir le plus fort de cette période de libération est l'action mise sur pied qui le fit s'emparer d'une quarantaine d'officiers allemands et de leurs familles. JOSE les a surpris au cours d'une de ses tournées se cachant dans une clairière, en forêt. Devant la menace armée d'une sentinelle il retourne au camp et là recrute deux de ses camarades, des espagnols tireurs d'élite. Armés, entre autre d'un fusil mitrailleur, il retourne sur les lieux. La sentinelle est abattue, les Allemands désemparés par la soudaineté de l'attaque se rendent. JOSE les désarme après avoir négocié leur capitulation. Ils seront livrés aux américains tandis que femmes et enfants seront libérés. C'est ce qui se passe, à aucun moment JOSE et ses compagnons ne chercheront à se venger des années de martyr subies et de la mort de beaucoup de leurs camarades. Le geste témoigne de la conscience politique de ses auteurs et de leur sens aigu du combat pour les libertés. En tout cas c'est dans ce moment là que JOSE ressentit le plus la victoire tant attendue sur le fascisme.

Des destins qui se croisent par delà les frontières